Pastels – 1984

Pastels, 1984
Pastel, crayon gras et fusain sur papier
140 x 100 cm

Depuis vingt ans, Grosclaude oublie la mode. Comme tout vrai créateur, il s ‘exprime selon son propre mode. Il n’est ni vraiment abstrait ni pour autant figuratif. Simplement, il a bâti et continue à construire un territoire pictural qui n’appartient qu’à lui.

De l’Ecole des Beaux-Arts à son atelier de Carouge, Grosclaude qui ne veut traiter que de « 1 ‘homme dans sa condition », a toujours « peint contre ». Contre l ‘absurde, contre l’injustice, contre la solitude mais aussi contre lui-même. Pour avancer, il a dû s’adapter. Pour progresser, il a dû s ‘adopter. Ainsi, peu à peu, sa couleur, ses formes et leurs subtils rapports ont acquis la transparence et l’équilibre qui le satisfaisaient.

Interpellé par la tête qu’il place dans chacun de ses tableaux comme une manière de (fausse) vigie, le spectateur ne peut désormais plus ne plus voir que cet artiste hors norme vrille l’essentiel: la réalité mentale et spirituelle de la condition humaine et tous les prolongements et tous les ébranlements qui en découlent. Grosclaude essaie, à travers son lent travail, de retrouver nos images primaires, tropiques, indissolubles et peut-être insolubles .

Alain Penel, Philippe Grosclaude – Peinture 1984, Amical Ajuriguerra, Genève 1984, p. [1]